Si je devais poser la question à un ensemble de lecteurs de bandes dessinées japonaises en demandant laquelle est celle qu’ils préfèrent, les réponses se ressembleront presque toutes. On parie? Dragon Ball, One Piece, Bleach, Death Note et compagnie … Mais attention, c’est tout à fait justifié. Si le nom de ces oeuvres reviennent autant c’est pour la simple et bonne raison qu’elles sont juste exceptionnelles. Pas besoin d’argumenter des heures là dessus. Mais à propos d’oeuvre exceptionnelle, si je devais en placer une au sommet d’un classement, c’est GTO. Le Great Teacher Onizuka. Mon article pourrait s’arrêter ici car, comme je l’ai indiqué plus haut, je n’ai pas besoin d’argumenter des heures pour prouver tout le bien que je pense de ce manga. A travers 25 tomes de qualité, son auteur, Toru Fujisawa nous raconte le quotidien peu ordinaire d’un professeur de collège au Japon. Réaliste, drôle, violent, et profondément philosophique, GTO transporte son lecteur à travers une époque qu’il a sûrement vécue des années auparavant. Un petit retour dans les couloirs du collège s’impose donc, avec un prof que tous les élèves rêveraient d’avoir …

Avant de découvrir et développer, sans spoiler, la trame de l’histoire, il est bon de noter que la version manuscrite est facilement trouvable dans toutes les grandes enseignes du style FNAC et autre mangas-stores locaux. La version initiale de GTO en 25 tomes et quasi-introuvable à ce jour en magasin. Un petit tour sur Internet vous permettra d’en trouver d’occasion dans un état plus ou moins acceptable. J’ai eu la chance de débuter la collection de ce manga alors qu’il était en cours de production. Je suis donc assez fier d’avoir ma petite collection initiale bien ancrée dans ma bibliothèque.

De nouvelles extensions ont été ajoutées à la trame initiale:

  • GTO Shonan 14 days qui est sorti entre 2009 et 2011 et est disponible à la vente en 9 tomes. Cette extension n’est pas une suite. Elle retrace l’incident qui s’est passé entre Onizuka et cette enflure de professeur Suguru Teshigawara.
  • GTO Paradise Lost est récemment sorti en Septembre 2015 et raconte comment Onizuka décide de relever un nouveau défi: gérer la classe des stars du showbizz de l’école Kisshô. Entre fantasmes et dure réalité, Eikichi aura fort à faire pour maitriser cette nouvelle classe, l’une des pires de l’archipel nippon.

D’ailleurs, pour célébrer les 20 ans de la sortie de GTO, les éditions PIKA ressortiront à partir du 6 Septembre 2017, les premiers titres en version simple. Alors qu’ils étaient introuvable jusqu’à ce jour. Les 4 premiers tomes seront disponibles jusqu’au 31 Août, au prix de 3€. l’occasion idéale de compléter sa collection ou la renouveler, ou tout simplement pour une première immersion dans le monde d’Eikichi Onizuka. Justement, puisqu’on en parle ….

Eikichi Onizuka, profession: ex-zoku de Shonan

Eikichi Onizuka, 22 ans, « célibataire, puceau et libre comme l’air », est un jeune professeur, ex chef d’un gang de motards au passé douteux qui est nommé pour son premier poste dans une classe difficile de l’école Kisshô: la 3ème 4. La secrétaire générale de l’établissement lui donne donc à sa charge la pire classe de l’établissement. On peut donc logiquement se poser la question: comment un ex-Yankee de Shonan a t’il pu réussir à obtenir ce poste, premièrement et comment va t-il pouvoir gérer une classe de cinglés psychopathes, lui qui n’a aucune expérience dans le domaine de l’enseignement? Onizuka va nous faire vivre ici une manière d’enseigner inhabituelle totalement opposée à ce qui se fait avec les pratiques classiques. Et puis, on n’apprend pas à faire la grimace à un singe.

 

La 3ème 4 et la relation profs-élèves

C’est le genre de classe incontrôlable, un bordel continu. Impossible de faire un cours normalement sans que ça dégénère. C’est simple: jusqu’ici aucun professeur n’a tenu tête à ces jolies petites têtes blondes. Leur objectif étant de faire craquer psychologiquement tous les profs ayant eu la chance de se voir attribuer cette classe à leur charge. Entre les suicidaires, les harceleurs, les petits vicieux qui n’auront pour unique objectif que de faire mettre un genou à terre à Onizuka, il faut bien avouer que la partie est loin d’être gagnée.

A travers les pages, on se rendra compte, en prenant du recul, du mal-être que peut représenter cette période de l’adolescence pour les plus fragiles d’entre eux. Les problèmes familiaux, les histoires de coeur qui tournent parfois au drame, la solitude des élèves et le manque cruel de confiance qui se fait sentir pour certains … tout cela est réel. Mais Onizuka saura y apporter sa petite touche pour résoudre la plupart de leurs problèmes. Car être un prof, pour lui, ne consiste pas seulement à réciter bêtement un cours appris des milliers de fois par coeur et recraché à des centaines voire des milliers d’élèves. Ecouter et donner confiance à ses élèves, en partageant son propre vécu, trop souvent chaotique, et en devenant au fil de l’oeuvre un véritable pote, c’est la clé du succès pour mener à bien son objectif: devenir un véritable prof. C’est bien beau mais va t-il y arriver?

 

Ce manga a été une véritable surprise dès les premières pages. L’immersion dans l’univers bien particulier d’Onizuka, en tant qu’ex-zoku est immédiate et le changement opéré, pour réussir en tant que prof, au fil du temps est à la fois brutale et très longue à prendre forme. Les personnages sont très charismatiques et l’on s’amuse à s’identifier à certains d’entre eux au fil des pages. Le scénario est très bien ficelé. Les coups de crayons de Tôru Fujisawa sont justes et de très bonne qualité. Habituellement, ce sont les personnages principaux qui évoluent, au fil du temps en fonction de leur environnement. Ici, l’auteur nous prend de court et nous montrera que c’est cet environnement, justement, qui va évoluer pour Eikichi Onizuka. Ce qui renforce l’aura que ce personnage a et aura dans ce chef d’oeuvre. Histoire de ne pas faire de spoils, je vous invite à découvrir ce manga en version manuscrite ou en anime, même si la version papier reste pour moi la meilleure. Elle fourmille de détails et l’on prend un plaisir à découvrir et s’attacher aux personnages de la série. A découvrir de toute urgence si ce n’est pas déjà fait. 

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