Le football est le sport le plus populaire et le plus médiatisé sur notre petite planète. Dans le monde du jeu vidéo, il est chaque année le bien culturel le plus vendu. C’est surtout le cas en France, comme beaucoup d’autres pays. Le ballon rond passionne et fait vendre des millions de copies dans nos petites boutiques préférées. Si la plupart d’entre vous ne jurent aujourd’hui que par les licences FIFA ou PES, les deux références footballistiques absolues d’Electronic Arts et KONAMI, ce petit bout d’article va vous plonger dans les premiers pas du foot dans le monde vidéoludique. Car avant d’avoir des super-joueurs et un environnement en 3D modélisés à la perfection, il y’avait des petits bouts de pixels en couleurs qui gigotaient horizontalement ou verticalement en mode scrolling sur un joli fond de tapis vert. Voici donc une petite rétrospective des jeux de foot crées sur consoles de salon où nous allons voir comment a évolué le futchebol virtuellement. Incarner Platini ou Maradona, avec le pad en mains, ne relevait plus du fantasme. Un rêve devenu réalité grâce, une fois de plus, aux jeux vidéos. C’est beau quand même. Allez, on enfile ses chaussettes, ses crampons, sa manette de jeu … un petit tour de terrain pour s’échauffer s’impose.

La préhistoire du football dans les années 70

C’est sur la toute première console de salon, la MagnaVox Odyssey, plus connue en Europe sous la Philips Videopac G7000 qu’est sorti la toute première simulation de foot au monde, sobrement appelée Soccer. C’était en 1979 et le moins que l’on puisse dire c’est que c’était vraiment rustique. Très limitée techniquement, la console ne pouvait gérer le côté graphique et l’IA des « joueurs » présents sur la pelouse. Les parties se jouaient donc avec des équipes composées de 4 à 6 joueurs max, ce qui était déjà honorable à son époque. Attention, ça pique les yeux.

La démocratisation du foot sur consoles dans les années 1980

Avec l’arrivée de la Master System et de la NES sur le marché et un certain intérêt du public pour les consoles de salon, les premiers jeux de foot font donc leur apparition avec des graphismes et une modélisation plus soignés. Le rendu est bien sûr pixelisé jusqu’à la moelle mais les efforts faits pour ressentir les premières émotions d’un vrai match de football sont là. La base est posée, il ne restait plus qu’à faire évoluer le concept au fil du temps. Le jeu Kick-OFF en est le précurseur en la matière. Sorti en 1989 sur les micro-ordinateurs Amiga et Atari ST, puis sur les consoles de SEGA et Nintendo en 1991, le jeu développé par Dino Dini arbore une vue du dessus avec un scrolling vertical progressif sur l’ensemble du terrain. La modélisation des joueurs est améliorée. On arrive a distinguer du dessus leurs coupe de cheveux et leurs petits pieds au cours de la partie. Le ballon roule enfin et n’est plus collé au pieds des joueurs, ce qui renforce le réalisme et ajoute une certaine dynamique au jeu. Le gameplay est toutefois rigide et un certain temps d’adaptation est nécessaire pour espérer maitriser le jeu et créer les actions de vos rêves.

L’âge d’or du football sur consoles dans les années 90

  • FIFA International Soccer, Super Nintendo

Mon premier jeu de foot c’était sur Super Nintendo avec FIFA International Soccer. Il s’agissait là du tout premier FIFA sorti sur console avant son ultra-domination dans le même domaine sportif 25 ans plus tard. Premier jeu de foot utilisant la 3D isométrique, avec une vue de haut et de 3/4 sur le terrain, donnant une certaine profondeur à l’espace de jeu. Fini donc les classiques vues du dessus en 2D. C’est moderne et frais et assez agréable à jouer pad en mains. Pour une première, le jeu avait déjà de sérieux atouts dans sa manche avec des graphismes de bonne facture, un gameplay correct et une durée de vie assez bonne. Une sélection d’équipes internationales pré-Mondial 1994 aux USA était jouable avec des niveaux variant du plus fort (Allemagne, Brésil etc) au plus faible (Nigéria, Maroc etc). Malheureusement pour les deux dernières équipes, que j’apprécie fort en vrai, je me faisais un malin plaisir de « scorer » dès le coup d’envoi au bout de deux secondes de jeu de la ligne médiane. C’est pas cool, je sais.

  • Super Soccer, Super Nintendo

Un petit clin d’oeil au passage au tout premier jeu de foot sorti sur Super Nintendo au lancement de la console: Super Soccer. Arborant fièrement le fameux mode 7 de la console qui permet de simuler les perspectives et obtenir une fausse 3D, le jeu typé arcade permettait au joueur de choisir une équipe internationale parmi les 16 proposées au départ. C’est limité, certes, mais chaque équipe avait sa propre identité: les anglais sont roux, les camerounais sont noirs, les français sont blancs et chacune d’entre elles avait son propre thème musicale durant la rencontre. Il y’avait la possibilité de choisir son type de formation et d’effectuer des remplacements au cours du jeu, et ce n’était pas du luxe dans les années 90. Trois modes de jeu étaient disponibles: Exhibition, Tournoi ou Pénos. La particularité du mode tournoi est qu’une fois celui-ci gagné, vous devrez affronter la Nintendo Team All-Stars pour confirmer votre titre de champion. Par contre, il était quasiment impossible de s’imposer face à cette équipe, tellement le niveau de difficulté était élevé.

Le passage à la 3D sur Playstation

  • FIFA 98, la référence

C’est grâce à la Playstation qu’un nouveau cap sera franchi dans l’histoire des jeux de foot sur console. Avec un environnement et des joueurs entièrement modélisés en 3D, la sortie de FIFA 96 va imposer un nouveau standard dans le domaine et pour la concurrence. Fini la 2D, le mode 7 etc etc, ici les joueurs commencent un peu à ressembler à quelque chose de plus humain. Les progrès au fil des années font que très rapidement, les développeurs apprennent à maitriser leurs kits de développement et nous sortent des titres exceptionnels comme FIFA 98: En route pour la Coupe du Monde ou International Superstar Soccer, toujours sur Playstation. Ces titres sont également sortis sur d’autres supports, mais la PS1 restait la référence en la matière à cette époque. FIFA 98 restait pour moi le summum ultime durant de nombreuses années, tant le jeu était complet en tout points de vue. Que ce soit graphiquement, la modélisation des joueurs, le nombre de modes de jeu avec les équipes nationales et les clubs, le mode Futsal, les possibilités de transferts et gestion d’équipes etc, les commentaires audio, bref, il restera l’un des meilleurs jeux de foot toutes consoles confondues. La possibilité de choisir également les conditions météorologiques (ensoleillé, pluie, neige avec son magnifique ballon de couleur orange) rajoutait une dimension extraordinaire à ce jeu unique. Le tout, sans DLC 😛

  • Actua Soccer, Playstation

Les places de titulaires valent cher dans toute bonne équipe de football qui se respecte. Et comme partout, la concurrence apporte son lot de positivité et de fraîcheur, mais également le contraire. J’ai eu la chance de jouer à l’un des tout premiers jeux de foot en 3D sur Playstation, première du nom: Actua Soccer. Avec les commentaires de Thierry Roland SVP. Je me demande encore comment j’ai pu jouer à cette simulation. Graphiquement, il ne fallait pas trop en demander, car on était là aux prémices des jeux en 3D et l’un des tout premiers moteurs en 3D sur lequel tournait un jeu de foot. Rien que ça. La jouabilité et la rigidité de ses joueurs sur le terrain relevait également de l’impossible. Reprenez un pad en mains aujourd’hui et essayez le, vous m’en direz des nouvelles. Néanmoins on lui pardonnera tout ses défauts de jeunesse.

  • Adidas Power Soccer, Playstation

Dans le même genre, il y’avait également Adidas Power Soccer, qui était assez sympa à jouer. Un peu plus axé sur le côté arcade, comparé à ses concurrents de l’époque, le jeu était assez agréable à jouer et plutôt joli graphiquement. Pas aussi complet qu’un FIFA, mais assez bon pour passer des heures dessus entre amis ou en solo. Le choix des équipes étaient assez conséquentes avec la majorité des clubs européens et des équipes internationales représentés dans le jeu. Il y’avait également cette étrange option dans les menus d’avant match qui permettait d’ajuster la sévérité de l’arbitre pour un match. De « sévère » à « aveugle » (coucou Deniz Aytekin ^^), il y’avait de quoi rendre fou les joueurs au cours d’une partie, surtout en multi-joueurs. Les gestes techniques et les coups spéciaux comme le fameux Predator Kick viennent y ajouter une petite touche d’exagération et de fun qui le différenciait sensiblement des autres jeux. Les commentaires audio, eux, étaient digne d’une soirée entre potes devant un OM-PSG, assez marrant à écouter quand on sait comment elles finissent en général.

  • International Superstar Soccer Pro, Playstation

Impossible de ne pas citer l’un des cadors de la simulation footballistique sans citer ISS PRO. Personnellement, j’ai découvert ce jeu, juste avant FIFA 98 et j’ai été littérallement tombé sous le charme de ce jeu. Magnifique graphiquement, avec un gameplay aux petits oignons et une gestuelle technique et physique des joueurs parfaite. La physique de balle était également très juste et l’on pouvait clairement sentir cet effet de « lourdeur » du ballon que l’on manipulait sur le terrain. Cette particularité fera particulièrement la différence lors de la comparaison des futurs titres de KONAMI avec ses concurrents. Le seul défaut est le manque de licences notable pour l’ensemble des opus sortis par l’éditeur, mais à l’époque on s’en fouttait un petit peu. C’était beau, c’était frais, le tout en 3D, le paradis sur terre. Le fait de n’avoir que les principales équipes internationales (Espagne, France, Allemagne, Brésil etc) jouables limitait un peu le jeu et réduisait drastiquement sa durée de vie et comparé au monstre FIFA sorti quelques mois plus tard, il était logique de faire la transition et de tâter le terrain d’EA.

Pour conclure, si je ne devais choisir qu’un titre parmi la flopée de titres auxquels j’ai pu joué jusqu’ici ce serait FIFA 98 sans hésiter. Je ne pense pas avoir joué aussi longtemps à un même jeu vidéo aussi longtemps. Je l’attendais à l’époque comme le messie, hé bien il faut dire que je ne m’étais pas planté. Sa durée de vie incroyable de par ses modes de jeu et le fait que l’on pouvait personnaliser presque tout et n’importe quoi: du joueur, au club en passant par les compétitions hé bien ça a fait la différence au final. Impossible de lâcher le pad pour jouer à autre chose durant des mois. Je suis fan de foot, cela a aussi eu son petit effet, mais tout joueur (passionné de foot ou pas) n’a pas été insensible à l’ensemble des jeux cités plus haut et on a pu voir où tout cela nous a menés aujourd’hui avec des simulations quasi-parfaites. Le plaisir est-il toujours là néanmoins? Je ne saurai y répondre, car la passion l’emportera toujours sur la raison et il faudrait être complètement foot pour se passer de foot. LOLILOL

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